4 clés pour bien suivre son intuition

Article 4 clés pour bien suivre ton intuition

Avez-vous déjà regretté de ne pas avoir suivi votre intuition ? Vous ne vous sentiez pas à l’aise avec telle prise de décision, vous hésitiez, vous n’avez pas osé exprimer un avis contraire, vous avez pris le chemin de la facilité… Puis regretté. Mais avez-vous aussi déjà été fier d’avoir suivi cette intuition cachée dans un coin de votre tête, celle qui vous a demandé du courage, qui vous a fait prendre un chemin de traverse, qui vous a guidé dans des périodes houleuses… Mais qui, finalement, vous a rendu heureux ?  Dans la conduite de nos vies, nous sommes confrontés à des prises de décision permanentes : du choix de la paire de chaussures que l’on va porter aujourd’hui jusqu’au choix d’un métier, de la personne avec qui on va se marier, d’un départ…  Dans les choix importants de notre vie, on laisse souvent une part plus grande à cette “petite voix intérieure” qui semble toujours être celle de la raison.  L’exemple de Gad Gad Elmaleh, interrogé dernièrement chez Les Lueurs, semble toujours avoir été guidé par son intuition pour ses décisions de carrière et de vie.  Son expérience lui permet aujourd’hui de nous en parler avec finesse et sagesse. “L’intuition, elle est là dès l’enfance, je l’ai gravée sur mon pupitre à l’école. Je l’appelais la flamme.”  Déjà tout jeune, il est habité par un élan qui le pousse, malgré l’opposition de sa famille, à faire un pas de côté : “Je voulais absolument découvrir cette autre religion qui existait dans ma ville”. Juif marocain, il aimait pousser la porte des églises, fasciné par la figure de la Vierge Marie. C’est encore elle qui l’encouragera, des années plus tard, à emprunter un chemin de discernement vers la religion catholique.  Cette intuition que Gad a toujours décidé d’écouter lui a souvent demandé du courage pour “partir”, changer de voie, avancer. S’autoriser à changer de voie Des ruptures, des pertes, des remises en question… Pour expliciter son propos, Gad Elmaleh prend l’image de deux montagnes séparées par une vallée. Il faudrait parfois accepter de descendre de la première montagne – descente qui peut s’avérer douloureuse, humiliante, sombre – pour traverser la vallée et gravir, pas à pas, une autre montagne.  Accepter que parfois, la joie ne se trouve pas sur la première montagne, comme on l’avait prévu,  accepter que l’on change, que la vie nous surprend et qu’il faut parfois se débarrasser de ses prisons, de ses habitudes, de ses certitudes pour aller chercher la vraie joie.  Dans le film “Reste un peu”, Delphine Horvilleur, rabbin, rappellera à Gad Elmaleh cette importance de changer de montagne – une phrase qui le guide encore aujourd’hui : “Tu n’es jamais plus toi-même que quand tu es en partance vers un ailleurs”. Et c’est la lueur de notre intuition qui nous fait souvent tenir dans des traversées parfois houleuses. Une “lame de fond” qui reste solide et stable, en profondeur, alors que parfois, les émotions contradictoires s’agitent en surface. Mais qu’est-ce que c’est, l’intuition ?  Le mot intuition vient du latin intueri qui signifie “regarder attentivement”. Il s’agit en fait d’une connaissance directe et immédiate qui se présente spontanément à nous sans passer par le raisonnement – un processus de notre esprit que nous ne maîtrisons pas. C’est le « Eurêka » d’Archimède découvrant soudainement, alors qu’il est dans son bain, la loi de la pesanteur spécifique des corps dans le domaine scientifique. Nous qui ne sommes pas Archimède, avons plus souvent une intuition des êtres, celle qui nous dit de ne pas trop nous approcher de cette personne : «Je ne le sens pas celui-là… » ou au contraire qui nous dit que nous pouvons avoir toute confiance dans cet inconnu.  Une sorte de flair, un pressentiment, un sixième sens… Nous savons tous de quoi il s’agit et l’écoutons souvent. Mais nos intuitions sont-elles toujours bonnes ?  Les fruits d’un bon discernement  Parfois on a cru juste d’écouter cette intuition infaillible qui nous disait de faire confiance à cette nouvelle amie, de quitter ce travail, d’accepter ce nouveau projet ou encore d’épouser cette personne… Et le temps passant, on se demande si cette décision était vraiment inspirée, si notre intuition était seule aux commandes, ou si elle ne s’était pas mélangée avec la peur, les contingences, le désir de contrôle, la lâcheté, la honte, la précipitation, l’emprise, la culpabilité…  Une vision erronée, partiellement cachée de notre futur en prenant cette décision nous aurait empêché d’être profondément libre et donc de prendre le juste chemin. C’est à ce moment-là que l’on se rend compte que l’intuition ne peut être la seule aux commandes. Elle est comme une étincelle, un début de flamme, un feu vert qui nous dit qu’il faut continuer à avancer tout en prenant les moyens nécessaires pour bien discerner. La paix et la joie Car c’est là que se jouent les clés d’une bonne décision. Elle mérite, lorsque le choix est de taille, un véritable discernement. Un bon discernement tiendra de la longueur de la réflexion, des conseils de personnes avisées et aimantes qui nous entourent, d’un peu de confiance aussi pour oser se lancer. Gad Elmaleh lui, préconise de se reconnecter à soi-même, d’écouter ses émotions et son corps dans le silence, de méditer ou de prier, de lâcher prise… et de croire en soi.  Et après ? Ce sont surtout les fruits de notre décision qui nous rappellent qu’elle est bonne. La JOIE et la PAIX en sont les marqueurs les plus importants. Ce sont généralement ces deux sentiments qui nous habitent, sur la durée, après avoir fait un choix et donc renoncé à un autre.  Mais avant tout, “le critère d’une bonne décision, c’est celle qui a été prise.” ⇒ Pour aller plus loin : 

Réapprendre à s’émerveiller

Article Réapprendre à s'émerveiller Les lueurs

“Le plus grand miracle de la vie est qu’elle soit vécue”. N’en déplaise à Dostoïevski vous auriez raison d’interroger cette déclaration et de vous demander… Mais qu’y a-t-il de si miraculeux à vivre ?  Chaque jour qui se lève est un miracle Au fond, c’est un réflexe courant de se lever le matin avec la journée devant soi, de consulter son agenda, de mettre en ordre ses petites obligations et ses grands désirs. Mais d’un autre côté, nous savons paradoxalement que nous devons nous libérer de ces injonctions multiples et enfermantes qui occupent notre quotidien. Car vouloir programmer ses vacances, ses loisirs et ses rencontres ; avoir une vie sociale satisfaisante, une vie professionnelle épanouissante et une vie de famille joyeuse est un défi de taille qui nous plonge régulièrement dans les méandres de l’angoisse.  Si la vie est “censée” nous offrir tout cela, si nous attendons ces cadeaux comme des dus, alors nous passons à côté du miracle mais aussi du mystère qui enveloppent toute la question de notre existence. L’homme moderne dont la vie est parfaitement maîtrisée, celui qui est habitué à utiliser sa force propre pour avancer, qui pense que la vie va de soi, oublie la chose la plus importante mais la plus cachée : sa propre finitude, sa propre vulnérabilité.  Une ouverture à la fêlure C’est la connaissance de notre fragilité la plus intime qui nous entraîne au-delà de cette routine maîtrisée et rassurante. En ouvrant l’œil, nous découvrons une infinité de manières de découvrir notre vulnérabilité. Nombreux sont les invités des Lueurs qui permettent en nous cet ouverture à la fêlure. Guillaume Cail, dans l’interview donnée aux Lueurs avec sa femme Marie-Caroline, se confie : « Comment ai-je pu passer toutes ces années à considérer que c’était normal d’être en vie, d’avoir des enfants et une femme qui m’aimaient…? À ce moment-là, j’aurais donné tout l’argent que je n’avais pas pour acheter une minute de cette vie normale. »  Stéphane Houdet, un autre invité aujourd’hui champion paralympique de tennis après avoir perdu sa jambe dans un accident de moto, explique : « Quand tu as 25 ans et que tu as tout réussi, tu te crois invincible. Mais après l’accident, j’ai compris que nous étions vraiment mortels et mortels tout de suite, quel que soit notre âge. Sur le plan de la sagesse, il est indispensable de comprendre ça pour continuer à vivre.». Et d’ajouter :  « Quand je sors de ma chambre d’hôpital pour la première fois après 6 mois, je sens l’odeur du bois, et je trouve ça fabuleux ! » → Lequel d’entre nous goûte-t-il encore aux cadeaux de la nature comme l’odeur particulière d’un arbre, le chant des oiseaux, le goût d’un plat fait maison ?  → Lequel d’entre nous est-il attentif aux attentions que nous portent nos proches, aux services qui nous sont rendus gratuitement ?  → Lequel d’entre-nous s’émerveille-t-il de ce que la vie lui a fait comme cadeau ? Ses enfants, sa santé, ses amis, ses qualités…  → Qui remercier ? Quand remercier pour cette vie en abondance que nous avons reçue depuis toujours, gratuitement ? La vie en abondance Oui, nous sommes des êtres de paradoxes, nous qui avons besoin du manque, du drame, de l’accident pour valoriser ce qui est et ce qui est bon. Car le plus souvent, nous avons besoin de côtoyer la mort pour valoriser la vie, de connaître la solitude pour valoriser le contact humain, d’approcher la maladie pour reconnaître que la santé est une chance. « L’homme chérit le plus la vie au moment où il sait qu’il va la perdre, se rendant compte a posteriori que son existence toute entière fut une série de miracles dont il ne prit pas totalement conscience »  Nathalie Ohana C’est en écoutant l’interview de Clémence Pasquier que nous pouvons réellement prendre conscience de l’immensité du miracle qu’est la vie. Atteinte d’un cancer généralisé à 29 ans, les médecins lui ont annoncé que son espérance de vie se comptait aujourd’hui plus en mois qu’en années. Grâce à Clémence, nous pouvons alors, sans attendre, reconnaître que respirer, être debout ou s’animer est un miracle, que ceux qui nous entourent sont eux-mêmes des miracles, que l’environnement qui nous entoure est un miracle. Grâce à elle, nous pouvons alors décider d’en être éternellement reconnaissants.  Par choix, reconnaissons que l’instant nous est offert, alors autant décider de l’accueillir comme un cadeau. Un choix pour la joie à l’image des moines et moniales dans leurs monastères qui débutent leur prière de l’aube par cette phrase :  « Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche publiera ta louange » Ps 51 Dès le lever du soleil, ils témoignent ainsi de leur gratitude pour cette journée qui commence, la création qui les entoure, la vie qui les habite. Emplis de cette reconnaissance, ils posent sur le monde un regard qui contribue à le rendre beau, bon, généreux… miraculeux ! Pour aller plus loin :  FAMILLE XXL, UNE VIE EN MODE SURVIE ? Avec Marie-Caroline & Guillaume Cail J’AI PERDU MA JAMBE, J’AI GAGNÉ MA VIE (et Roland-Garros), avec Stéphane Houdet J’AI 29 ANS ET JE ME PRÉPARE À MOURIR. Vivre au présent, avec Clémence Pasquier